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Les radiateurs


Article tiré de la revue Elektor n°191 - Mai 1994. Auteur : inconnu !

Sommaire :
Introduction :
Résistance thermique :
Résistances - séries :
Directives et informations :
Application pratique de la théorie :
Sécurité de contact & isolation :
La montage :
Epilogue :él


0.jpg (13144 octets)

Introduction :

    Les probabilités que tous ceux d'entre nos lecteurs ayant, par le passé, réalisé, qui une alimentation, qui un amplificateur de puissance, aient été confrontés à ce problème sont grandes ! Dans l'étage de sortie d'un tel montage une bonne partie de la puissance se transforme en chaleur. Pour permettre aux composants en question de se débarrasser facilement de cette chaleur, on fait appel, en règle générale à un, voire plusieurs, radiateurs.

    Nous nous proposons, dans cet article, de porter notre attention sur certaines informations de base qui vous permettront, à l'avenir, de (mieux ?) déterminer quel radiateur utiliser en fonction de l'application concernée.

    Aux yeux du profane un " électronicien " est bien souvent une sorte de professeur Tournesol, un bricoleur quelque peu désincarné qui, de temps en temps, réalise un montage pour passer ensuite la quasi-totalité de son temps libre à la recherche des erreurs qu'il comporte. II semble que dans le monde de l'électronique - tout comme cela est devenu le cas plus récemment dans celui des micro-ordinateurs - il y ait toujours quelque chose qui ne fonctionne pas correctement.

    Nous n'allons pas perdre notre temps à polémiquer sur la véracité ou non de cette description. II est vrai cependant que les activités de l'électronicien " lambda " sont d'une variété sensiblement plus grande. II passe son temps non seulement à la réalisation du circuit électronique, mais aussi à sa mise en boîtier, son câblage et la prise de précautions permettant le refroidissement de certains des semi-conducteurs qu'il comporte. Cette dernière activité est souvent sous-estimée par le petit monde des électroniciens, tant amateurs que professionnels ! Pourquoi se faire du souci ? Le type de radiateur requis fait partie de la liste des composants, n'est-ce pas. Sinon, il suffit de prendre un exemplaire à l'aspect physique similaire à celui visible sur les photos illustrant l'article ?!

    II nous semble parfaitement superflu d'attirer l'attention de notre " honorable " lecteur sur le fait qu'une telle attitude est à la fois partisane du moindre effort et potentiellement dangereuse. Tout concepteur de réalisations personnelles se doit de choisir le radiateur répondant aux exigences spécifiques du circuit en question. On pourrait, pour " mettre toutes les chances de son côté ", envisager de faire appel au plus grand radiateur disponible. Cette " solution " garantira (fort probablement) un refroidissement adéquat, mais il ne faudra pas oublier qu'un radiateur de dimensions importantes coûte relativement cher et interdit la réalisation d'un circuit aux dimensions les plus compactes possible.

    II faut, pour bien comprendre les circuits électroniques, disposer de certaines connaissances de base; il en va de même pour une utilisation " correcte " des radiateurs. C'est très exactement pour cette raison que nous allons essayer de sortir la théorie des radiateurs de sa " préhistoire ", espérant qu'après la lecture de cet article vous serez en mesure de déterminer, pour n'importe quelle application, le radiateur à utiliser.

 

Résistance thermique :

    C'est avec ces 2 termes que commence notre récit historique concernant les radiateurs. Pour bien comprendre ce qu'est, en fait, la résistance thermique, nous allons commencer par nous intéresser à la loi d'un certain monsieur Ohm. La formule énoncée par Ohm, U = I x R, correspond grossièrement à la formule utilisée pour les calculs thermiques.

    La figure 1 montre une résistance ayant une valeur R. La différence de tension. DU, aux bornes de cette résistance est égale à la différence entre les niveaux de tensions avant et après cette résistance, ce qui mathématiquement s'exprime par la formule U1 - U2. En faisant appel à la loi d'Ohm nous pouvons calculer l'intensité I du courant traversant la résistance : I = DU / R. La valeur R de la résistance correspond donc à DU / I .

 

2.gif (4326 octets)

Figure 1: II est relativement simple de passer de la loi d'Ohm
standard à sa variante thermique.

 

    Après avoir disséqué le substantif résistance, intéressons-nous maintenant à l'adjectif thermique.

    II est également possible, dans le cas de la théorie thermique, de formuler une variété de la loi d'Ohm dans laquelle on remplace la différence en tension DU par la différence en température DT (qui correspond, bien entendu à T1 -T2). L'unité que l'on utilise en règle générale pour exprimer la température est le degré Kelvin (K). La seule différence entre une température exprimée en degrés Kelvin et son équivalent donné en degrés centigrades (ou degrés Celsius) est un décalage d'échelle de 273°. Zéro degré centigrade correspond donc à 273°K. S'il s'agit de déterminer une différence en température l'unité (K ou °C) utilisée ne joue aucun rôle, le résultat de la soustraction sera toujours le même. Prenons, à titre d'exemple, une température T2 de 10°C et une température T1 de 25°C.

    La différence entre ces deux températures est alors de 25 -10 = 15°C. Exprimé en degrés Kelvin le calcul de D T se fait de la manière suivante : (273 + 25)°K - (273 + 10)°K et le résultat est identique à la soustraction en degrés centigrades : 15°K.

    La résistance électrique R de la loi d'Ohm est remplacée par sa version thermique baptisée Rth (figure 2). La valeur de Rth détermine l'importance du flux thermique à travers cette résistance. Ce flux thermique s'exprime en une quantité de puissance P à transformer en chaleur. À l'image de la loi électrique d'Ohm, on se retrouve donc avec une formule quasi identique Rth= DT/ P. II ne nous faut pratiquement rien de plus, outre cette formule, pour déterminer le radiateur à utiliser.

 

3.gif (4448 octets)

Figure 2: Dans le cas de la " loi d'Ohm thermique" il se produit, suite au flux thermique
P à travers la résistance Rtn, une différence en température aux bornes de Rth avec une valeur de
DT.

 

    Nous avons besoin, pour vous donner une idée de la forme dans laquelle on retrouve ces trois facteurs dans la vie pratique, du croquis de la figure 3. Cette figure nous montre un espace clos que l'on pourra comparer à une salle de séjour. À l'intérieur de ce volume se trouve un appareil de chauffage quelconque qui porte le volume de la pièce à une température : T1. À l'extérieur de cet espace il règne une autre température : T2.

 

4.jpg (16299 octets)

Figure 3: Si un espace clos est chauffé à une température T1, il se produit un flux thermique
de l'intérieur vers l'extérieur, à condition cependant que la température extérieure T2
soit inférieure à T1. La résistance thermique Rth des murs détermine la valeur de la perte en puissance P.

 

    À condition que nous connaissions la résistance thermique, Rth, des murs, nous pouvons calculer la perte de puissance thermique au travers des dits murs. Un mur bien isolé possède une résistance thermique élevée ce qui se traduit (P = DT / Rth rappelez-vous) par une perte de puissance (chaleur) vers l'extérieur moindre. Si DT est nulle (DT=0), la loi " thermique " d'Ohm nous porte à conclure qu'il n'y a pas de perte thermique. Le fait que DT = 0 signifie tout simplement que la température intérieure est égale à la température extérieure.

    On notera qu'un mur n'est pas forcément fait d'un seul type de matériau. Dans la pratique les murs extérieurs d'une maison sont souvent du type creux (figure 4). Un mur creux se compose, par exemple, de deux murs en briques, espacés de quelque 5 cm l'un de l'autre. Actuellement l'espace entre les deux murs est rempli avec un matériau isolant. On comprendra sans doute que la résistance thermique d'un mur creux isolé se compose en fait d'une mise en série de plusieurs résistances thermiques distinctes (figure 5). Pour déterminer la résistance thermique totale du mur, il suffit donc d'additionner ces différentes résistances thermiques mises en série.

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Figure 4: Dans la pratique, la résistance thermique d'un mur (creux)
se compose de plusieurs résistances thermiques distinctes.
Dans cet exemple relativement simple, nous voyons déjà une mise
en série de deux résistances thermiques " briques " et une résistance thermique " isolation ".

 

 

6.gif (6836 octets)

Figure 5: II suffit d'additionner toutes les résistances thermiques
distinctes pour obtenir la résistance thermique totale.

 

    Nous voici arrivés à la fin de la petite excursion - instructive, nous l'espérons - dans le monde du bâtiment. II est temps maintenant de nous intéresser au refroidissement de semi-conducteurs.

 

Résistances-série :

    Dans les paragraphes précédents nous avons vu que la résistance thermique peut prendre la forme d'une mise en série de plusieurs résistances thermiques, propres aux différents matériaux utilisés. C'est très exactement le cas lorsque l'on monte un semi-conducteur sur un radiateur. Avant d'examiner de plus près la technique de montage, nous allons nous intéresser d'abord aux différentes résistances thermiques qui entrent en ligne de compte dans le cas d'un tel assemblage.

    Lors des explications à suivre il nous faudra inévitablement utiliser diverses dénominations (ou abréviations, que l'on retrouve d'ailleurs dans la quasi-totalité des fiches techniques fournies par les fabricants de semi-conducteurs) anglaises pour indiquer chacune des résistances thermiques.

    La figure 6 montre un transistor de puissance, une plaquette d'isolation et un radiateur. La disposition des différents composants et leur espacement ne correspondent pas à la réalité; ces éléments ont été " éclatés " pour faciliter la compréhension du schéma et de ce qui s'y rapporte.

 

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Figure 6: Le montage d'un transistor sur un radiateur
résulte en une mise en série de trois résistances thermiques.

 

    Commençons avec le matériau semi-conducteur à l'intérieur du transistor, car c'est très précisément à cet endroit que la puissance électrique est transformée en chaleur. Cette température s'appelle junction temperature (température de jonction). Le mot junction se rapporte aux jonctions qui existent entre les différentes couches de silicium (telles que P-N-P d'un transistor PNP par exemple).

    La première résistance thermique, à savoir (Rth j-mb), se trouve entre la jonction (j) et le boîtier (mb = mountingbase) du transistor. La seconde résistance thermique, Rth mb-h, est celle qui existe entre le boîtier du composant et le radiateur (h = heatsink). Sa valeur dépend de l'absence ou de la présence d'un isolant (plaquette, pâte thermoconductrice) entre le composant et le radiateur et, bien entendu, du matériau dont est fait l'isolant en question. II existe, pour finir, une troisième résistance thermique, celle présente entre le radiateur et son environnement (a = ambient) résistance qui s'appelle Rth h-a.

    La figure 7 représente l'ensemble des différentes résistances thermiques, une source de température, Tj-Ta et le flux de la chaleur P.

 

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Figure 7: Schéma thermique d'un transistor monté sur un radiateur.
Nous allons partir à la recherche des valeurs exactes des différents facteurs.

    Dans le paragraphe à suivre nous allons voir où l'on pourra trouver les données concernant les résistances thermiques mentionnées.

 

Directives et informations :

   Maintenant que l'on sait de quelles informations il faudra disposer pour déterminer la résistance thermique totale il serait utile de savoir aussi où on peut les trouver.

    Commençons au point le plus chaud de la chaîne : le semi-conducteur. Parmi les données mentionnées dans les fiches techniques des transistors figurent, en général, plusieurs résistances thermiques. Le tableau 1 donne un certain nombre de valeurs de résistances thermiques, exprimées en degré par watt (°C/W) pour les boîtiers de semi-conducteur les plus courants.

Tableau 1: Résistances thermiques pour les boîtiers T0.

Boîtier Rth j-a (°C/W) Rth j-mb (°C/W)
TO-18 500 200
TO-92 250 150
TO-39 200 12,5
TO-126 100 5
TO-220 70 2
TO-3 40 1,5

 

    Dans ce tableau, Rth j-a indique la valeur de la résistance thermique qui existe entre le semi-conducteur et son environnement. Cette valeur n'est utilisable que si l'on monte le composant en question sans radiateur. Pour tout calcul avec radiateur, il nous faut la valeur de la résistance thermique existant entre le boîtier du composant et le radiateur. Nous avons trouvé donc la première résistance thermique.

    II existe cependant une autre donnée du semi-conducteur dont on aura besoin : la température maximale admissible par le dit semi-conducteur, Tj. En règle générale cette donnée fait partie des informations fournies dans les recueils de caractéristiques (databook) des différents fabricants. La valeur de Tj, ne dépasse pratiquement jamais les 200°C.

    La résistance Rth mb-h (existant entre le boîtier du composant et le radiateur) dépend de la technique de montage mise en ouvre. Autrement dit : cette résistance est fonction du matériau intercalé entre le boîtier du composant et le radiateur.

    Le tableau 2 propose quelques possibilités de montage et indique la résistance thermique en résultant.

Tableau 2: Techniques de montage et leur Rth mb-h.
   Rth mb-h
Sans plaquette d'isolation et sans pâte thermoconductrice 0,05 à 0,2
Sans plaquette d'isolation et avec pâte thermoconductrice 0,005 à 0,1
Plaquette en oxyde d'aluminium avec pâte thermoconductrice 0,2 à 0,6
Plaquette en mica (0,05 mm) avec pâte thermoconductrice 0,4 à 0,9
Plaquette en silicone sans pâte thermoconductrice 0,84 à 0,88

 

    Si l'on se décide à monter le composant directement sur le radiateur, cette résistance thermique est relativement faible (métal contre métal) et le fait de doter l'ensemble d'un rien de pâte thermoconductrice réduit d'avantage cette valeur (déjà relativement bonne).

    S'il est requis de monter le composant de façon isolée, on a plusieurs possibilités. II existe des plaquettes d'isolation de matériaux différents, tels que mica, silicone ou autre oxyde d'aluminium (céramique). II suffit de regarder le tableau 2 pour découvrir que l'oxyde d'aluminium possède la résistance thermique la plus faible et que la plaquette en silicone constitue en fait le choix le moins favorable (résistance thermique la plus élevée). Dans l'un de paragraphes suivants nous allons regarder en détail les différents avantages et inconvénients de ces matériaux.

    II nous manque encore une résistance thermique : celle qui existe entre le radiateur et son environnement, Rth n-a. Pour cette valeur il faudra se référer directement aux données fournies par le fabricant du radiateur en question. La résistance thermique mentionnée (exprimée en °C/W ou en 'K/W, ces 2 unités étant identiques) dans les fiches techniques n'est valable que pour un radiateur noir dont les ailettes de refroidissement ont disposées verticalement (circulation d'air par convexion). Le tableau 3 montre l'évolution de la valeur de Rth h-a dans des conditions moins favorables.

Tableau 3: Adaptation de Rth h-a dans des conditions moins bonnes
      Rth h-a
Radiateur en aluminium de couleur "naturelle" Rth h-a +10 à 15%
Disposition horizontale des ailettes de refroidissement Rth h-a +15 à 20%

 

    Et si nous poursuivions notre étude des radiateurs en procédant, à titre d'exemple pratique, au calcul d'un radiateur pour une application donnée. Nous passerons en revue, à la suite de ce paragraphe consacré aux chiffres, un certain nombre de techniques de montage et de types de radiateurs.

 

Application pratique de la théorie :

    Imaginez-vous une situation parfaitement possible en pratique.

    Nous allons prendre un transistor de puissance à boîtier TO-3. Dans cet exemple de calculs tiré de la pratique nous aurions tout aussi bien pu prendre un régulateur de tension.

    Dans cet exemple il existe, aux bornes de la jonction émetteur collecteur, une tension de 20 V. Le courant d'émetteur traversant le transistor en présence d'une telle tension est de 3 A. La puissance P à transformer en chaleur est donc de 3 A x 20 V = 60 W. Cette valeur est en fait la première donnée que nous pouvons mettre dans le schéma de la figure 8, représentant le flux de chaleur.

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Figure 8: On procède d'abord au calcul de la puissance P à transformer en chaleur.
Après avoir trouvé cette valeur on la mettra à sa place dans le schéma.

 

    Les caractéristiques techniques des semi-conducteurs nous apprennent que la température maximale du matériau semi-conducteur, Tj, ne devrait pas dépasser 200°C en moyenne. II est important de savoir que, dans ces conditions, on se met dans la situation la plus difficile (worst-case). Si, dans la pratique, un semi-conducteur atteignait réellement une température T, de 200°C, il existerait un grand danger de brûlure graves en cas d'entrée en contact avec lui.

    Dans le paragraphe à suivre nous parlerons des différentes mesures de sécurité, la sécurité de contact y comprise.

    En prenant pour la température ambiante, Ta, une valeur " standard " de 25°C, la différence en température Tj-Ta aura une valeur de 200°C - 25°C =175°C.

    La figure 9 montre le schéma du flux calorifique, complété de cette valeur.

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Figure 9: La valeur suivante (175°C) indique la différence entre
la température du semiconducteur et celle de l'environnement.

 

    En étant arrivés à ce point, nous pouvons dès à présent déterminer la résistance thermique totale en faisant appel à la " loi d'Ohm thermique ".

    L'utilisation de cette formule nous apprend que Rth totale, est identique à DT/P = 175°C/60 W = 2,92°C/W (= 2,92°K/W). La somme de toutes les résistances thermiques se doit donc d'être au pire égale, voire, de préférence, inférieure, à cette valeur. Pour pouvoir répondre à cette exigence il nous faut commencer par connaître la valeur de chacune des résistances thermiques. Ce n'est qu'ensuite que l'on pourra déterminer les caractéristiques du radiateur à utiliser.

    D'après le tableau 1 on pourra prendre, pour un boîtier du type TO-3, une valeur de 1,5°C/W pour la résistance thermique Rth j-mb (voir figure 10). Si l'on opte ensuite pour la meilleure possibilité d'isolation (celle avec la résistance thermique la plus faible donc) le tableau 2 nous apprend qu'il faudra prendre une plaquette en oxyde d'aluminium dotée de pâte thermoconductrice. Dans ces conditions la résistance thermique Rth mb-h aura, dans les conditions les moins favorables, une valeur de 0,6°C/W (figure 11). Nous disposons maintenant de toutes les valeurs requises pour pouvoir calculer la valeur de la résistance thermique Rth h-a, du radiateur à utiliser.

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Figure 10: La valeur exacte de la résistance thermique existant entre le matériau
semiconducteur et le boîtier du composant dépend en fait du type de boîtier utilisé.

 

 

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Figure 11: La valeur de Rth mb h est fonction du matériau
qui se trouve entre le boîtier du semi-conducteur et le radiateur.

 

    La résistance thermique totale étant de 2,92°C/W (cf. plus haut), Rth h-a devra être égale ou inférieure à :

2,92°C/W - (1 ,5°C/W + 0,6°C/W) = 0,82°C/W.

 

    La figure 12 montre un radiateur auquel on pourra faire appel. Il s'agit d'un radiateur du type SK88 dont le croquis et le graphique donnent toutes les caractéristiques techniques. La courbe du diagramme montre qu'un radiateur SK88 avec une longueur de 125 mm possède une résistance thermique de 0,75°C/W. Le fait que cette valeur soit même légèrement inférieure à celle requise, à savoir de 0,82°C/W, montre bien que le SK88 est parfaitement approprié pour notre application (à condition bien entendu, primo, que le radiateur soit peint en noir (le sombre dissipe mieux que le clair) et, secundo, qu'il soit monté de façon à ce que ses ailettes de refroidissement soient disposées verticalement !).

 

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Figure 12: La courbe du diagramme montre qu'un radiateur avec une longueur de 125 mm
serait parfait pour le transistor de notre exemple. L'utilisation d'un tel radiateur résultera
même en une résistance thermique plus favorable : le radiateur possède une Rth h-a de 0,75°C/W,
valeur plus faible que celle de 0,82°C/W que nous avions calculée.

 

Sécurité de contact & isolation :

    Dans l'exemple pratique du dernier paragraphe nous sommes partis de l'idée qu'il n'y a pas de mal à ce que le composant atteigne sa température de jonction maximale de 200°C. II est plus judicieux, en général, de respecter une marge de sécurité sensiblement plus importante. Une valeur utilisable pour Tj, se situe normalement entre 100 et 150°C. Toutes les données de l'exemple pratique nous permettent de calculer très précisément quelle température atteindront le boîtier du composant et le radiateur.

    Pour permettre une meilleure compréhension des calculs à effectuer nous avons, en figure 13, redessiné le diagramme du flux de chaleur.

 

14.gif (9714 octets)

Figure 13: Maintenant que l'on connaît tous les facteurs requis, il n'est plus sorcier
de calculer les températures que prendront le boîtier du semi-conducteur et le radiateur.

 

    La température du boîtier du semi-conducteur est identique à Tj, diminuée de la différence en température qui existe entre le matériau semi-conducteur et le boîtier (Rh j-mb). La " chute de tension " aux bornes de la " résistance " Rth j-mb est identique à P (le flux de chaleur) multiplié par la valeur de Rth j-mb. Le boîtier prendra donc une température de :

Tj - P x Rth j-mb = 200°C - 60 W x 1,5°C/W = 110°C.

    L'importance de cette valeur nous apprend qu'il est dangereux donc de toucher au boîtier du semi-conducteur. II faudra en conséquence, dans la pratique, monter ce composant d'une manière telle qu'il soit impossible d'entrer " par hasard " en contact avec lui.

    La température définitive du radiateur sera inférieure de P x Rth mb-h, ou, dans le cas de notre exemple égale à :

110°C - 60 W x 0,6°C/W = 74°C.

    La valeur relativement élevée de cette température est un facteur à prendre en compte lors du dimensionnement du radiateur.

    II ne nous reste plus qu'à voir jusqu'à quelle valeur la température ambiante, Ta, pourrait monter dans le cas d'une température de jonction Tj de 200°C. Ta prendra une valeur égale à la valeur de la température du radiateur diminuée de la différence en température existant entre le radiateur et son environnement. Dans notre exemple Ta sera donc de :

74°C - 60 W x 0,75°C/W = 29°C.

    Le " gain " de 4°C par rapport à la température ambiante de 25°C de laquelle nous sommes partis est le résultat de la résistance thermique plus faible du radiateur utilisé (0,75°C/W au lieu de 0,82°C/W).

    Lorsque l'on doit choisir un radiateur il ne faudra pas oublier de tenir compte du fait que la température ambiante, Ta, peut atteindre une valeur plus élevée (en été par exemple). Dans nos régions, on peut estimer que la température ambiante maximale praticable est de l'ordre de 35°C.

    En résumé, nous pouvons fournir quelques valeurs directives pour les différentes températures. Pour des raisons de sécurité - et pour éviter un décès prématuré du composant - il faudra limiter la température maximale du semi-conducteur à une valeur comprise entre 100 et 150°C. Pour éviter les dangers de brûlure en cas de contact, la température du radiateur ne devrait pas dépasser une température égale à celle de la température ambiante + 30°C. Dans le cas d'une température ambiante de 25°C le radiateur ne sera donc pas plus " chaud " que 55°C.              Si, finalement, on se sert de la valeur directive de 35°C comme température ambiante maximale, on aura un refroidissement de semi-conducteur garanti fonctionnant sans le moindre problème.

    Nous allons, après cette partie purement théorique, voir quelles sont les possibilités de montage de semi-conducteurs existant ainsi que leur mise en ouvre correcte.

    La photo de la figure 14 montre les boîtiers de semi-conducteurs les plus courants ainsi que leur code (nom) utilisé. Le tableau 1 donne la résistance thermique Rth j-mb de tous ces boîtiers, exception faite du SOT-65. La forme du boîtier, le nom et la résistance thermique des boîtiers de la figure 14 ne changent pas, peu importe qu'il s'agisse d'un transistor ou d'un régulateur de tension.

15.jpg (17603 octets)

Figure 14: Vue générale des bottiers de semi-conducteurs
les plus courants avec leur dénomination.

 

    Pour comprendre pourquoi, dans certaines conditions, il est requis d'isoler le semi-conducteur électriquement du radiateur il faudra regarder l'extrait d'un schéma d'un amplificateur de sortie de la figure 15. Les transistors de puissance utilisés ont un boîtier du type TO3 qu'il faudra monter sur un radiateur. Pas de panique jusqu'ici ! Tout change pourtant du simple fait que le collecteur d'un tel transistor de sortie est relié à son boîtier métallique. Dans le cas des régulateurs de tension l'une des broches est également relié à sa partie de fixation métallique. Un second examen du schéma de la figure 15 nous apprend donc qu'on aura de gros problèmes dans le cas d'un montage non isolé des deux transistors sur un radiateur commun. Dans ces conditions les collecteurs de deux transistors seraient interconnectés et la tension d'alimentation positive serait court-circuitée !!

 

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Figure 15: Ce petit extrait d'un schéma d'un amplificateur de sortie servira à prouver pourquoi,
dans certaines conditions, il est important de monter les semi-conducteurs en les isolant par rapport au radiateur.

 

    Même dans le cas du montage sur un radiateur d'un seul semi-conducteur, il peut être judicieux de l'isoler électriquement du radiateur métallique. Ceci est très important si la partie de fixation du semi-conducteur présente une tension dangereuse (> 42 V).

    La photo de la figure 16 montre différents matériaux d'isolation. Le tube (à gauche) contient la fameuse pâte thermoconductrice servant à améliorer sensiblement le transfert de chaleur du boîtier du semi-conducteur, à travers la plaquette d'isolation, au radiateur. Les plaquettes blanches sont faites d'un matériau céramique à base d'oxyde d'aluminium et se caractérisent par une résistance thermique très faible (tableau 2). II est préférable, quelles que soient les conditions, de faire appel à ce genre de plaquettes d'isolation. Les plaquettes quasi-transparentes existent depuis un bon nombre d'années. II s'agit de plaquettes en mica qui ont une résistance thermique relativement bonne. La plaquette grise finalement est faite d'un genre de caoutchouc aux silicones. Bien que cette plaquette possède la résistance thermique la moins favorable, elle se distingue par quelques caractéristiques attrayantes. Selon les informations fournies par le fabricant il n'est plus nécessaire (puisque parfaitement inutile) de faire appel à la pâte thermoconductrice; la résistance thermique ne changera pas même en cas d'utilisation de pâte thermoconductrice. La flexibilité du matériau constitue un second atout de ce genre de plaquette d'isolation. Elle garantit un bon contact, même sur une surface qui n'est pas parfaitement plane. Le dernier avantage du silicone est qu'il est virtuellement impossible, à moins de le faire exprès, de casser une telle plaquette, alors qu'il faut reconnaître qu'il est relativement aisé de casser une plaquette de céramique ou de mica.

    Dans le coin inférieur droit de la photo nous voyons finalement quatre rondelles d'isolation servant à isoler les vis (métalliques) de fixation du boîtier du composant.

 

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Figure 16: Matériaux pratiques utilisés pour le montage " isolé "
d'un semi-conducteur sur un radiateur. On voit également un petit tube
avec de la pâte thermoconductrice. Cette pâte est appliquée, primo,
entre le semi-conducteur et la plaquette d'isolation et, secundo, entre la plaquette d'isolation et le radiateur.

 

    La photo de la figure 17 montre une dizaine de radiateurs courants avec mention de leur résistance thermique. La valeur réelle de la résistance thermique des radiateurs du type SK71, SK64, SK01 et SK59 dépend de leur longueur, vu qu'il en existe des modèles de différentes longueurs. Les autres types n'existent qu'en une seule version et leur résistance thermique est donc fixe. Si l'on compare les résistances thermiques des deux exemplaires du radiateur SK01, on voit nettement la différence de 10 à 15% qui existe entre la version noire et la version " non peinte". Notons, une fois encore que les valeurs données des résistances thermiques ne sont valables que dans le cas d'une disposition verticale des ailettes de refroidissement du radiateur.

    Pour mettre un point final à cet " historique " des radiateurs nous vous proposons, dans les prochains paragraphes, quelques instructions de montage.

 

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Figure 17: Dizaine d'exemplaires de radiateurs courants avec leur résistance thermique.

 

Le montage :

    La première étape du montage d'un semi-conducteur sur un radiateur consiste à forer des orifices de fixation et (le cas échéant) des trous par lesquels passeront les broches du composant. Si l'on fait appel à un radiateur du type "prêt à utiliser" il n'est même pas requis de percer des trous (ils le sont déjà). La plaquette d'isolation peut rendre d'excellents services comme gabarit de perçage.

    Après avoir indiqué où il faudra percer les orifices on frappera, à l'aide d'un pointeau et d'un marteau, un petit creux de centrage dans le radiateur. Ensuite on percera les orifices, chacun avec le diamètre requis. Les perfectionnistes d'entre nos lecteurs foreront des trous avec un diamètre plus faible (et d'une profondeur telle que le radiateur ne soit pas percé) pour les doter ensuite d'un filetage. Cette technique de fixation est plus esthétique et ne demande pas d'écrous de fixation.

    Les croquis des figures 18 et 19 illustrent nettement comment il faudra monter les deux types principaux de semi-conducteurs sur leur radiateur. Les composants avec un boîtier TO-3 seront montés, en règle générale, contre la face extérieure du radiateur, entre les ailettes de refroidissement. Puisque la partie métallique d'un composant en boîtier TO-3 constitue sa troisième connexion il faudra la doter d'une languette de soudage permettant de la relier au reste du circuit.

 

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Figure 18: Technique de montage d'un semi-conducteur
en boîtier TO-3 sur un radiateur. On notera la présence
de la petite languette de soudage, destinée à permettre
la connexion du collecteur du transistor (son boîtier métallique)
au reste de l'électronique.

 

 

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Figure 19: Technique de montage pour un semi-conducteur en boîtier TO-220.
Ici on n'aura pas besoin d'une languette de soudage puisque le composant est
doté de ses trois broches de connexion requises.

 

    Pour améliorer la sécurité de contact ou bien pour éliminer le risque d'un court-circuit accidentel, on pourra doter le radiateur pour boîtier TO-3 d'une plaquette en aluminium ou en plexiglas, que l'on fait glisser dans deux entailles prévues à cet effet (figure 20). II existe d'ailleurs des capuchons d'isolation spéciaux pour boîtiers TO-3.

 

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Figure 20: Pour améliorer (voire garantir) la sécurité
de contact on pourra doter un radiateur du type SK88
d'une petite plaquette en aluminium ou en plexiglas
que l'on glissera dans les entailles prévues à cet effet.

 

Épilogue :

    La transformation en chaleur d'une puissance P est, dans le cas de régulateurs de tension aussi, égale au produit du courant de sortie par la différence de tension entre l'entrée et la sortie. S'il s'agit, par exemple, de refroidir une résistance de puissance (qui, il est vrai, n'est pas un semi-conducteur) P correspond au produit de la tension à ses bornes par le courant circulant à travers cette résistance.

    La "théorie thermique " prouve qu'il n'est pas sorcier du tout de dimensionner correctement un radiateur à utiliser avec l'une ou l'autre application. Une fois que l'on s'est familiarisé avec la " loi d'Ohm thermique " les calculs sont aussi simples que ceux à effectuer pour déterminer la valeur totale d'une mise en série de plusieurs résistances.

 

Article tiré de la revue Elektor n°191 - Mai 1994
Auteur : inconnu !

 

 


 


 

 

 


 


 


 



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