Ce paragraphe suppose que
vous connaissiez les principes
de base de la constitution du signal vidéo composite.
Constatation des
effets de la protection Macrovision sur une copie basique :
Lorsque vous
copiez une bande protégée par Macrovision vers un second magnétoscope et étant donné
la bonne qualité de la liaison par péritel entre les deux appareils, vous vous
attendez à ce que la copie soit de bonne facture.
Or, à la lecture de la bande, énorme déception : l'image est
inutilisable de par sont instabilité. A certains moments la couleur
frétille, si l'image n'est pas quasiment noire. Il n'est pas exclu que l'on ait
également une disparition de son vu que l'électronique du téléviseur détecte une
image inintelligible et, automatiquement, fait passer la "circuiterie" audio en mode
silencieux.
Pourquoi les
téléviseurs ne souffrent t-ils pas de cette interférence avec les supports originaux ?
Un
téléviseur dispose d'un circuit de synchronisation d'image utilisant une sorte d'effet
de volant "à inertie" (flywheel) pour éviter que de petites irrégularités dans le signal ne
puissent perturber la stabilité de l'image. Ainsi l'interférence Macrovision est
interprétée comme une gêne mineure (enfin, pas toujours hélas
!) que la majorité des
téléviseurs n'ont pas de peine à surmonter.
Malheureusement, sur certains récepteurs
de télévision ont peut constater une
instabilité dans le haut de l'image avec des couleurs pouvant parfois clignoter comme si
la cassette était mal synchronisée...
Action des
interférences Macrovision sur l'enregistrement :
Interférence Macrovision que je caractérise de "passive" :
Tous les magnétoscopes (sauf pour certains modèles des années
80) disposent d'une CAG (Contrôle Automatique de Gain) dont le fonctionnement est très
perturbé par les salves d'interférences introduites par
le signal Macrovision. En effet, l'interférence d'amplitude variable donne en fait à penser au magnétoscope que l'image est alternativement trop brillante ou
trop sombre en introduisant de fausses impulsions de synchronisation suivies de
fronts montants à des niveaux très élevés (environ 15% au dessus du niveau du blanc).
En réponse à cette fausse information, la CAG réagit rapidement (au bout de quelques
lignes) en abaissant le gain vidéo se qui se traduit par une image quasiment noire, et
ensuite, accroît à nouveau le gain dès que l'amplitude de l'interférence n'est plus
significative. La vitesse de répétition (toutes les 20 secondes
à peu près) de ce processus est
telle que l'image est "boueuse" et instable.
Cette première
interférence, la plus connu et la plus "simple" à éliminer peut-être
caractérisée de passive puisque le dispositif d'enregistrement est volontairement dupé sur l'amplitude
réelle du signal vidéo. Cette interférence à amplitude variable est insérée dans une
zone non visible des lignes de l'image (quelques lignes après la synchronisation trame)
ce qui permet de la substituer par le niveau du noir sans risque de dégrader la structure
de la vidéo composite.
Oscillogramme de
l'interférence "passive" d'un
enregistrement original sur support VHS :
Vous pouvez
distinguer sur les 4 lignes vidéo ci-dessus, l'insertion de six nouvelles impulsions de synchronisation ligne.
Elles sont suivies
immédiatement de faux fronts montants aux niveaux élevés d'amplitude lentement
variable. On dénombre au total 10 lignes vidéo identiques
à celles-ci en VHS.
Image au format couleur SECAM. |
Oscillogramme de
l'interférence "passive" d'un enregistrement original sur support DVD :
Vous pouvez
distinguer sur les 4 lignes vidéo ci-dessus, l'insertion de six nouvelles impulsions de synchronisation ligne.
Elles sont suivies
immédiatement de faux fronts montants aux niveaux élevés d'amplitude lentement
variable. On dénombre au total 9 lignes vidéo identiques
à celles-ci en DVD.
Image au format couleur PAL. |
Ci-dessus, les mêmes impulsions observées
via un oscilloscope numérique
(couleur PAL).
Note : Si vous souhaitez observer ces oscillogrammes, vous devez
synchroniser en externe l'oscilloscope avec le signal délivré sur le point test SMK2
du
stabilisateur. Placez ensuite la sonde d'oscilloscope sur le point test IN. La masse sur GND.
Interférence
Macrovision que je caractérise d' "active" :
Depuis 5 ou
6 ans, les circuits d'enregistrements des magnétoscopes sont équipés d'un détecteur
spécifique permettant la reconnaissance active d'une "nouvelle" interférence introduite par
Macrovision sur les support DVD et VHS. En effet, JVC possédant la licence VHS a
resserré la spécification appliquée aux circuits d'enregistrements des magnétoscopes
pour une meilleure protection anti-recopie.
L'interférence active se caractérise par des
impulsions de
crêtes de blanc (peak-white) insérées sur les paliers arrières et malheureusement pour
nous, superposées au signal d'identification couleur (burst) sur
14 lignes consécutives
pour le support VHS
et sur 8 lignes
pour le DVD en fin de trame vidéo (avant la synchronisation trame).
Au cours de l'étape de suppression par le stabilisateur vidéo,
la crête de blanc superposée au signal d'identification couleur (burst) est supprimée et remplacée par le niveau du noir.
La perte
obligatoire de l'information de synchronisation couleur (burst) sur les dernières lignes de
l'image n'a guère de conséquences sachant que les dites lignes ne sont normalement pas
visibles sur un téléviseur. Dans le cas où votre récepteur afficherait une petite
partie de ces lignes, vous constaterez un léger décalage vers la droite des lignes
concernées sur le bas de votre écran.
D'autre part, la majorité des films sont enregistrés dans le
format cinémascope avec des bandes noires en haut et en bas de l'écran. Donc même si
votre téléviseur affiche quelques lignes décalées, elles ne seront pas visibles...
Oscillogramme de
l'interférence active d'un enregistrement original sur support VHS :
L'oscillogramme
montre 3 impulsions sur un total de 14 composées de crêtes blanches et positionnées sur le palier
arrière à l'emplacement du burst.
Le reste de la ligne est proche du niveau du noir puisqu'elle correspond à la bande noire
inférieure de l'image dans le procédé cinémascope.
Image au format couleur SECAM. |
Oscillogramme de
l'interférence active d'un enregistrement original sur support DVD :
L'oscillogramme
montre 3 impulsions sur un total de 8 composées de crêtes blanches et positionnées sur le palier
arrière à l'emplacement du burst.
Le reste de la ligne est proche du niveau du noir puisqu'elle correspond à la bande noire
inférieure de l'image dans le procédé cinémascope.
Image au format couleur PAL. |
Ci-dessus, une impulsion positionnée
sur la palier arrière observée
via un oscilloscope numérique
(couleur PAL).
Note : Si vous souhaitez observer ces oscillogrammes, vous devez
synchroniser en externe l'oscilloscope avec le signal délivré sur le point test SMK
du
stabilisateur. Placez ensuite la sonde d'oscilloscope sur le point test IN. La masse sur GND.
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Remarque : Si certains
d'entre vous sont septiques sur la véracité des quelques lignes précédentes,
je cite:
"les magnétoscopes sont désormais équipés d'un
détecteur spécifique permettant la reconnaissance active d'une nouvelle interférence
introduite par Macrovision", je les invite
à réaliser l'expérience suivante :
Avec l'aide d'un système de suppression comparable au
stabilisateur vidéo, supprimez uniquement les interférences d'amplitudes variables dites
passives et
conservez celles dites actives. Ensuite, effectuez des tests de recopie vidéo avec
plusieurs modèles de magnétoscopes fabriqués sur plusieurs périodes (mes propres tests
ont été réalisés avec des magnétoscopes vendus dans les années : 1981, 1989, 1991,
1995, 1997, 2000, 2001 empruntés ou m'appartenant de différentes marques (Thomson, Hitachi, JVC, Samsung et Grundig).
Résultats des tests de recopie vidéo avec uniquement
l'interférence active :
les magnétoscopes vendus avant 1996 sont
totalement insensibles à l'interférence active. La CAG n'est nullement affectée sur les modèles testés
suivants : Thomson VKE-312T (81), Thomson V4790 (89), Hitachi VT-S892-EL (91), Samsung VFK318 (95).
les magnétoscopes vendus après 1996
"coupent" systématiquement le signal vidéo empêchant
l'enregistrement. Cette
constatation a été vérifiée sur les modèles
Grundig GV5055 (97), Samsung SV-600F (00), JVC-HR-J 770 (01), Thomson VTH6081 (01).
De plus, cette coupure du signal vidéo reste perpétuelle puisque l'interférence
passive volontairement éliminée pour ce test, empêche l'affaiblissement du signal vidéo via la CAG et par la même,
l'affaiblissement
des impulsions crêtes de blanc du palier arrière...
Suppression des
interférences Macrovision ;
Le montage repose
sur une architecture simple. Le signal vidéo d'amplitude 1 volt adapté à 75 ohms
est débarrassé de sa composante continue par C24 afin d'être acheminé dans un Darlington (T1 et T2) complémentaire à polarisation
réglable. Le pont diviseur R5, P1, R6 permet d'introduire une composante de polarisation représentative
du niveau du noir au sein du signal vidéo (clamping).
L'état logique du signal TTL appliqué à la résistance R12 (en provenance du
microcontrôleur 68HC11F1) modifie ou non le point de fonctionnement statique de T1 via R8, R9 et R12 en faisant en sorte que le signal
vidéo se retrouve remplacé par le niveau du noir dès que le PIC16F84A (superviseur
- gestion)
détecte la présence des interférences Macrovision. Bien évidemment, cette suppression
dynamique synchronisée sur le signal vidéo d'entrée doit permettre le transfert
intégral en sortie des composantes de synchronisations lignes, bursts et de l'image selon
le type d'interférences Macrovision à supprimer (active / passive).
Enfin, T3 constitue un émetteur
suiveur (adaptateur d'impédance) permettant de conserver en sortie vidéo un potentiel de 2
volts à vide. Ainsi, les transistors T1 et T2 doivent introduire au minimum un gain de + 6 dB afin de retrouver
un niveau vidéo légèrement supérieur lorsque la sortie est chargée par 75 ohms
(impédance d'entrée du magnétoscope ou du TV).
Oscillogrammes
comparatifs de suppression des interférences Macrovision ;
Interférence Macrovision dite passive :
Oscillogramme pour un
support VHS :
La trace
supérieure (Voie A) représente les 10 lignes d'interférences d'amplitudes variables du signal vidéo d'entrée
(la photo a été prise lorsque ces amplitudes étaient maximales).
La trace inférieure (Voie B) représente le signal vidéo en sortie du stabilisateur dans
lequel les interférences ont été remplacées par le niveau du noir.
Par contre, les synchronisations lignes et le burst (difficilement visible ici) ne sont
pas altérées.
Image au format couleur SECAM. |
Oscillogramme pour un
support DVD :
La trace
supérieure (Voie A) représente les 9 lignes d'interférences d'amplitudes variables du signal vidéo d'entrée
(la photo a été prise lorsque ces amplitudes étaient maximales).
La trace inférieure (Voie B) représente le signal vidéo en sortie du stabilisateur dans
lequel les interférences ont été remplacées par le niveau du noir.
Par contre, les synchronisations lignes et le burst (difficilement visible ici) ne sont
pas supprimés.
Image au format couleur PAL. |
Note : Si vous
souhaitez observer ces oscillogrammes, vous devez synchroniser en externe l'oscilloscope
avec le signal délivré sur le point test SMK2 du stabilisateur. Placez ensuite la sonde
reliée à l'entrée A de l'oscilloscope sur le point test IN. Placez la sonde reliée à l'entrée B sur le point test OUT. La masse sur GND.
Interférence Macrovision dite active :
Oscillogramme pour un
support VHS :
La trace
supérieure (Voie A) montre 8 des 14 salves "crêtes de blanc" du signal vidéo d'entrée superposées au signal de
synchronisation couleur (burst) d'amplitudes constantes.
La trace inférieure (Voie B) représente le signal vidéo en sortie du stabilisateur dans
lequel les interférences superposées aux bursts ont été remplacées par le niveau du
noir.
Les synchronisations lignes ne sont pas supprimées.
Image au format couleur SECAM. |
Oscillogramme pour un
support DVD :
La trace
supérieure (Voie A) montre 7 des 8 salves "crêtes de blanc" du signal vidéo
d'entrée superposées au signal de
synchronisation couleur (burst) d'amplitudes constantes.
La trace inférieure (Voie B) représente le signal vidéo en sortie du stabilisateur dans
lequel les interférences superposées aux bursts ont été remplacées par le niveau du
noir.
Les synchronisations lignes ne sont pas supprimées..
Image au format couleur PAL. |
Note : Si vous
souhaitez observer ces oscillogrammes, vous devez synchroniser en externe l'oscilloscope
avec le signal délivré sur le point test SMK du stabilisateur. Placez ensuite la sonde
reliée à l'entrée A de l'oscilloscope sur le point test IN. Placez la sonde reliée à l'entrée B sur le point test OUT. La masse sur GND.
Bibliographie et
informations :
Processeur de recopie vidéo à EPLD : Elektor de novembre
1997
Filtre vidéo anti-perturbations :
[
cyril.bojanowski.free.fr/macrovision/vis_help.html
] Effets de Macrovision. Site officiel : [
www.macrovision.com
] Site commercial proposant un dispositif équivalent : [
mediatronic.video.free.fr/index.htm
]
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